L’origine géologique de notre région remonte à l’ère quaternaire. La mer qui occupait tout le bassin languedocien a façonné les reliefs et laissé de nombreux dépôts d’animaux marins. Plus tard, l’alternance de périodes glacières et inter glacières a formé les terrasses qui s’étagent sur les rives de l’Orb et sur lesquelles s’est bâti Maraussan.
Les premières traces humaines remontent au néolithique. Les tènements du Château d’Eau et de Saint Symphorien (route de Maureilhan) furent habités. Des fouilles effectuées par M. Veyssière permirent de mettre à jour des vestiges vieux de plusieurs milliers d’années.
Des recherches plus récentes, entreprises sur le terrain, lors de la construction du lotissement du Château d’Eau, révélèrent un domaine gallo-romain. Il s’étendait de l’emplacement actuel de ce lotissement, à celui du Flanc des Coteaux, jusqu’à l’ensemble Rotivel. Ce fut certainement à partir de ce domaine que se développa le village. C’est le seul domaine gallo-romain actuellement connu sur l’emplacement du village actuel. Sa présence fut révélée par les nombreux morceaux de doliums*, encastrés dans les murs des maisons anciennes et par un dépotoir de restes alimentaires révélateur des domaines habités. La présence de plusieurs sources, issues des nappes du versant sud de Notre-Dame, explique son implantation. Un tènement porte d’ailleurs le nom de Fontanille. Le chemin de la grotte qui passe au pied du versant, rappelle la cavité (aujourd’hui disparue), formée par une source où les viticulteurs faisaient boire jadis les chevaux.
Il faut rappeler, que Rome attribuait des terres dans ses colonies, aux vétérans de l’armée pour qu’ils s’y installent. Ce domaine gallo-romain a probablement pour origine l’arrivée d’un légionnaire nommé Maurentius, comme le cite l’étymologiste R. Hamlin dans son ouvrage Les noms de lieux du département de l’Hérault, ou Mauricius, selon d’autres sources. Le nom du domaine reprenait celui du propriétaire auquel était adjoint le suffixe anum. L’évolution a fini par donner au XVIIe siècle, le nom actuel de Maraussan.
Le nom de Maraussan fait partie de ces nombreux villages à terminaison en « an ». On la retrouve surtout dans la plaine du bas Languedoc, autour du Biterrois et dans l’Aude. Elle correspond au terme latin anum caractéristique de la période romaine, correspondant à la Narbonnaise. On peut citer quelques villages tels que Lespignan, Lieuran, Assignan, Aspiran, Poussan, Nissan etc.…
Au cours de la période wisigothique les bords du Lirou étaient habités comme en atteste les sarcophages retrouvés sur place et dont un exemplaire est visible à côté de l’église.
On retrouve l’histoire de Maraussan vers la fin du IXe siècle avec la construction du domaine de Villenouvette qui sera suivi plus tard par celle du château de Perdiguier et les fortifications de Maraussan avec un château qui se trouvait à l’emplacement actuel de l’église (rue du Capitoul). Ces domaines seront la propriété de seigneurs jusqu’à la Révolution française qui les dépossédera de leurs biens. Perdiguier échappera à la destruction mais ses tours seront tronquées comme on peut les voir aujourd’hui. Maraussan deviendra alors une commune.
La première église de Maraussan, Saint Symphorien, avec son cimetière attenant, était située le long de la route de Maureilhan sur le tènement du même nom. Les Maraussanais la délaisseront au profit de la chapelle castrale de l’ancien château du village. Après des agrandissements successifs, et la construction du clocher au XIXe siècle, elle prendra sa forme actuelle. Sur le puech Saint Martin on peut accéder à la chapelle Notre-Dame de la Providence. Elle a été fondée par un ermite au XVIIe siècle. Abandonnée en ruine puis reconstruite au milieu du XIXe siècle, elle a été restaurée en 1988 puis en 2014.
La viticulture locale se perpétue depuis l’époque romaine. Au début du XXe siècle, face au monopole des négociants, plusieurs propriétaires viticulteurs maraussanais s’unissent pour commercialiser directement leurs vins. Ils fondent en 1901 la première coopérative viticole de vente de France qu’ils appelleront Les Vignerons Libres. En 1905, ils font construire la cave actuelle qui permet de mettre en commun les moyens de production et développent des comptoirs de vente sur toute la France. La voie ferrée qui passait au pied de la cave et franchissait l’Orb par le pont de Tabarka permettait alors le transport du vin vers les lieux de commercialisation souvent éloignés.
Page réalisée avec l’association Art Histoire et Nature.