Maraussan et les domaines de Villenouvette et de Perdiguier forment la trilogie de notre patrimoine et de notre histoire, dont l’origine remonte à plus de quinze siècles. Les propriétaires successifs, pour la plupart des seigneurs, ont fondé, fait évoluer et transformé ces lieux que nous connaissons aujourd’hui.
VILLENOUVETTE
À proximité du domaine actuel de Villenouvette se trouvait un grand domaine gallo-romain. Il était situé sur le tènement de la Grande Olivette (le long de la route de la Treille à gauche). Ce domaine a perduré jusqu’aux wisigoths dont on trouve la trace par des tombes que Jean Vayssière a identifiées à l’occasion de prospections sur cette zone.
Le premier écrit concernant Villenouvette date de la fin du VIIe, début VIIIe siècle, c’est le polyptique d’Ansefred. Il s’agit d’un écrit qui répertorie les biens que possédait l’évêque de Béziers, Ansefred. Grâce à ce document on sait que Villenouvette était occupé uniquement par des vignes.
À cette époque la région de Béziers subit les ravages de l’armée franque conduite par Charles Martel.
À la fin du VIIIe siècle, son petit-fils, Charlemagne, donne à des réfugiés goths espagnols qui fuyaient les Sarrazins des terres incultes situées autour de Béziers, notamment à Maraussan, Villenouvette ou Maureilhan… Ces terres sont données en aprision qui est une forme d’alleux (possession héréditaire avec exemption de charges), le monarque ne conservant que ses droits de souverain et le vassal d’autre servitude que l’hommage.
Le Goth Mayeul, qui devient ainsi propriétaire des terres de Villenouvette était Vicomte de Narbonne. Il les donne ensuite à son fils, Walker, qui sera le fondateur du domaine. Ce dernier va construire sur cet emplacement un château et une chapelle, Sainte Marie de Villenouvette, dont la consécration aura lieu en 897.
Un de ses descendants, Amblard III, ajoute le nom de Villeneuve à son patronyme, ce qui donnera la famille des Villeneuve. Elle restera propriétaire du domaine jusqu’en 1209, date à laquelle le domaine est confisqué par la royauté à Pierre de Villeneuve au moment de la croisade contre les albigeois. Sa position de vassal de Trencavel en fait un faidit (opposant à la croisade), ce qui explique cette confiscation.
Augé d’Assignan en fait l’acquisition au début de XIIIe siècle. Le domaine connaîtra ensuite une succession de propriétaires jusqu’à la Révolution française. Dans l’ordre : la famille de Novellis ; Jean Perdiguier ; la famille de Grave ; Etienne Petit ; Plantavit de Margon ; Espinaud ; Reilhanette ; De Gautier ; Daliès de Mondonville ; De Caylus, qui sera le dernier, va vendre le domaine en plusieurs parties qui resteront telles quelles jusqu’à ce jour.
PERDIGUIER
Sur l’emplacement du château actuel une bastide est édifiée en 1250. Elle fait partie du domaine royal et le restera jusqu’en 1375.
En 1270, le domaine est concédé Augé d’Assignan sous forme de fief. Ce fief est ensuite donné par le Roi Charles V à Jean Perdiguier en 1375 avec des attributions complémentaires, le Roi ne conservant que la justice et la moitié des foriscapes (droit de mutation).
Au décès de Jean, son fils Louis hérite du domaine.
En 1449, le domaine est acquis par Jean Tallepan qui le vendra à Etienne Petit.
Pierre de Plantavit le rachète en 1547, sa fille en hérite et, par son mariage, le domaine passe dans la famille des Rouch d’Arnoye.
Par des parentés, la famille des Lort de Sérignan en devient propriétaire en 1735 et le conservera jusqu’à la Révolution Française.
Le bien sera confisqué par le Comité révolutionnaire qui le vendra en 1793 à Monsieur Fernieres.
En 1830, il est racheté par la famille Dalichoux de Senegra, puis en 1845, il deviendra la propriété de la famille Esprit Tapie Mingaud.
De 1863 à 1925, la famille De Bonnefoy est le nouveau propriétaire. La fille unique en hérite et le domaine change de famille à la suite de son mariage avec Gouze de Saint-Martin. Elle le vendra en 1969 à M. Feracci dont les descendants sont toujours les propriétaires.
MARAUSSAN
Contrairement à Villenouvette et Perdiguier qui seront fondés plus tard, Maraussan trouve ses origines aux premiers siècles de notre ère. Un domaine gallo-romain situé au niveau du Flanc des Coteaux et du pech de la Joie est la première implantation connue. Par la suite il sera occupé par des wisigoths et finira par arriver à son emplacement définitif situé au niveau du Capitoul et de l’église actuelle. A partir du IXe siècle, Maraussan va être donné en fief, par Charlemagne puis par les rois successifs, à des seigneurs qui feront édifier un château et des fortifications. Elles seront détruites lors de la guerre de 100 ans, au XIVe siècle, par les compagnies de routiers (soldats payés pour faire la guerre). Le peu d’information sur les seigneurs de cette période ne permet pas d’établir de généalogie.
Lors de la croisade contre les albigeois, la proximité des seigneurs de Maraussan avec Trencavel entraine la confiscation du domaine. Il est racheté par l’évêque de Béziers en 1230, puis devient en 1250 la propriété d’Augé d’Assignan, seigneur de Villenouvette et du futur domaine de Perdiguier. Plusieurs seigneurs lui succèdent jusqu’à Jean Perdiguier qui, en 1375, obtient la seigneurie de Maraussan en même temps que celle du domaine qui porte son nom. Après son assassinat, son fils devient le nouveau seigneur. Viennent ensuite Etienne Petit et la famille Plantavit avec quatre seigneurs successifs dont Charlotte de Plantavit dite Dame de Maraussan.
La seigneurie de Maraussan est rachetée par ses habitants en 1625, pour être revendue en 1739 à la famille des de Lort de Sérignan qui va la conserver jusqu’à la Révolution française.
La seigneurie est alors abolie et Maraussan devient une commune.
Page réalisée avec l’association Art Histoire et Nature.
