Dès la fin du XIXe siècle le chemin de fer a permis à Maraussan de s’ouvrir sur toute la France en assurant le transport des voyageurs et l’exportation des vins locaux.
EVOLUTION DU CHEMIN DE FER EN FRANCE
Au milieu du XIXe siècle six grandes compagnies privées se partageaient les grands axes du réseau ferroviaire français. Notre région était desservie par la Compagnie des Chemins de Fer du Midi créée en 1852 par les frères Periere.
Pour mieux desservir le territoire, une loi fut votée le 12 juillet 1865 autorisant les départements à créer des lignes locales : les Chemins de Fer d’Intérêt Local. Celle de l’Hérault fut réalisée par le département avec le concours financier des communes et une subvention de l’Etat.
LE CHEMIN DE FER ARRIVE À MARAUSSAN
La ligne de l’Intérêt Local de l’Hérault, entre Béziers et Saint-Chinian, passait par Maraussan.
Son ouverte le 8 novembre 1877 offrit un nouveau moyen de transport pour les marchandises et les voyageurs. D’une longueur de 32 km, elle partait de la gare du Nord à Béziers (avenue Clemenceau), suivait le tracé de la rocade actuelle, franchissait l’Orb par le pont de Tabarka et remontait vers le village en traversant la route de Béziers par un passage à niveau. Après avoir suivi l’allée du Tortillard, la gare de Maraussan était sa première étape. La voie continuait sur le tracé actuel de la Voie Verte vers Maureilhan puis Cazouls, Réals, Cessenon, Pierrerue et jusqu’à Saint-Chinian son terminus.
Les plus âgés gardent en mémoire les barrières rouges et blanches qui deux fois par jour étaient tirées pour laisser passer la locomotive attelée à quatre ou cinq wagons.
LA VOIE FERRÉE UN LIEN VITAL POUR LE VILLAGE
À une époque où la majorité des transports se faisaient par charrette, l’arrivée du chemin de fer fut une révolution. Désormais on pouvait facilement aller à Béziers et, à la bonne saison, prendre à la gare du Nord le tramway qui amenait à Valras. La toute nouvelle coopérative des Vignerons Libres de Maraussan saisit l’opportunité de cette liaison pour développer l’exportation de ses vins. À cet effet elle fit construire un embranchement ferroviaire et la cave actuelle fut implantée à 30 m de cette voie, en surplomb pour pouvoir remplir les wagons par gravitation sans pompage. Avec l’acquisition de 5 wagons-foudres, plus de 50 % de la production des vins de Maraussan étaient exportés dans toute la France et tout particulièrement vers la région parisienne.
PROUESSES TECHNIQUES
La construction de cette ligne a nécessité de grands travaux et des ouvrages d’art comme le pont de Tabarka qui mettait en œuvre la technique du fer riveté. Avec bientôt 150 ans d’existence, il assure toujours sa fonction. Les premières locomotives à vapeur furent de type 040T construites par la société CAIL. À la vitesse moyenne de 24 km/h, elles tractaient des voitures-voyageur, des wagons-plateforme pour tous types de marchandises et des wagons bi-foudre pour le vin. Après 1945 la vapeur fut remplacée par des michelines. Le transport des voyageurs s’arrêta en janvier 1954 et le trafic marchandises en 1968.
LA GARE UN LIEU DE VIE ET DE MEMOIRE
La gare occupait l’emplacement de la poste actuelle. Le bâtiment principal accueillait les voyageurs et se prolongeait par un quai couvert où étaient entreposées les marchandises arrivées ou en attente d’expédition. Avec la proximité de la cave coopérative, il régnait dans ce lieu une activité permanente. Le café de la gare, situé à côté de l’actuelle salle Arcas, était un lieu de rencontre pour attendre l’arrivée du train ou pour faire une pause. Ceux qui ont connu cette époque se souviennent encore du long sifflet de la locomotive qui annonçait chaque jour le passage du train. La gare a aujourd’hui disparu mais il reste son « esprit » que perpétue le nom de la nouvelle salle de spectacle.
Page réalisée avec l’association Art Histoire et Nature.
